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  • Photo du rédacteurThibault Merckel

2023 : mon classement des meilleurs films et séries de l’année

2023 au cinéma

Entre succès inattendus et grosses franchises en déclin, 2023 a été une année quelque peu surprenante. Si certains des plus gros films hollywoodiens se sont révélés catastrophiques (Indiana Jones, Napoléon, Rebel Moon, Aquaman, etc.), cela a permis d’aller chercher son plaisir dans d’autres types de production.

Comme d’habitude, je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de tout voir, et j’imagine que certains de ces films (Godzilla Minus One, La passion de Dodin Bouffant, Les feuilles mortes, L'innocence) auraient pu mériter leur place dans ce classement.

En attendant de combler ces lacunes, c’est reparti pour la tradition annuelle : voici donc le meilleur de l’année au cinéma et à la télévision.

 

No One Will Save You

15. No One Will Save You (VF : Traquée)

La surprise horreur de l’année, original dans sa simplicité et son audace. Une réussite qui s’explique par une multitude de bons choix : actrice principale excellente, minimalisme des dialogues, design intelligent (reprendre l’image d’Épinal du petit extraterrestre gris est une idée brillante), et surtout l’une des meilleures fins de mémoire récente.

 

Ninja Turtles: Teenage Years

14. Teenage Mutant Ninja Turtles: Mutant Mayhem (VF : Ninja Turtles : Teenage Years)

Bien plus fun que tous les films de super héros sortis cette année, cette nouvelle itération des Tortues Ninjas est également le meilleur film de la franchise (et de loin). Chaque personnage est attachant à sa manière, ce qui n’est pas forcément une tâche aisée dès lors qu’il s’agit d’écrire des ados. L’animation en 3D, avec ses petites touches de 2D, colle parfaitement à l’univers. C’est fluide, c’est bien foutu et on se marre. Que demande le peuple ?

 

John Wick

13. John Wick 4

Dernier volet de ce que j’appelais à l’époque du 3 « la meilleure franchise actuelle à Hollwood », Chad Stahelski et Keanu Reeves nous emmènent cette fois-ci à Paris pour un épisode qui pousse toujours plus loin les limites de la cascade. Une touche de 2nd degré (voire de parodie), une touche de fantasy (leur Paris est un monde fantasmé), une touche de Donnie Yen, et tous les ingrédients sont réunis pour une nouvelle réussite.

Et pour aller un peu plus loin sur cette franchise, le podcast Les 2nds Rôles spécial John Wick c’est par ici.

 

Oppenheimer

12. Oppenheimer

Tout le monde le sait à présent, je ne suis pas le plus grand fan de Christopher Nolan. Je dois tout de même reconnaître que son Oppenheimer évite les écueils habituels du biopic, et que les thèmes abordés collent parfaitement au style du cinéaste.

J’aurais préféré que le sentiment de culpabilité, tout juste effleuré, soit plus développé, mais Nolan restera toujours Nolan…

 

Spider-Man: Across the Spider-Verse

11. Spider-Man: Across the Spider-Verse

Après la tuerie du premier volet, Sony remet le couvert et ne déçoit pas. C’est toujours aussi bien écrit, et surtout toujours aussi beau à voir (malheureusement au détriment de la santé des artistes et animateurs). Le Multivers est intelligemment exploité (pour en savoir plus sur ce point, c’est par ici), pour la simple et bonne raison que les personnages et leurs émotions restent toujours au cœur de l’aventure. En bref, contrairement au MCU, ici ce n'est pas le cynisme qui guide les décisions.

 

Tár / Dream Scenario

10. La descente aux Enfers selon Tár et Dream Scenario

Un thème et deux approches différentes.

D'un côté, le très sérieux Tár de Todd Field, avec Cate Blanchett. Si elle y est évidemment spectaculaire (rien de bien surprenant de ce côté-là), c’est surtout l’intensité de la réalisation qui vous colle au fond de votre siège. A ce titre, le plan-séquence lors du cours magistral tenu par le personnage principal est une petite pépite : il permet d’appréhender pleinement la scène et de comprendre, plus tard, comment le fait de sortir cette même scène de son contexte peut poser des problèmes éthiques. Un vrai exemple de cinéma.

De l'autre côté, dans une veine bien moins réaliste mais tout aussi prenante, Dream Scenario de Kristoffer Borgli, avec un Nicolas Cage (encore une fois impérial) en homme ordinaire qui voit sa vie changer du jour au lendemain. Les 2 premiers tiers du film sont à la fois drôles et déchirants, portés par une écriture sans fioriture. Et si le message devient un peu trop littéral lors du dernier acte, on ne boudera pas notre plaisir pour autant. Plus que jamais, ce sont ces concepts audacieux qui nous donnent envie d'aller au cinéma.

 

One Piece

9. One Piece

J’étais le premier sceptique à l’idée d’une adaptation live-action du manga d’Eiichirō Oda, et pourtant : force est de constater que ce divertissement pur et dur se consomme avec plaisir. L’une des raisons de la réussite tient dans le casting, quasi parfait. Chaque rôle a son importance, et même son propre charme. Les créateurs n’essaient jamais de susciter des émotions de manière gratuite, celles-ci sont toujours méritées et amenées avec intelligence.

Bref, ça se regarde tellement bien qu’on attend déjà la suite avec impatience (et pour voir ou revoir notre émission spéciale sur la série, c’est par ici).

 

Pluto

8. Pluto

La première chose qui dénote sur cette série animée japonaise, c’est le format inhabituel, avec des épisodes durant jusqu’à 1h – un choix qui lui confère une dimension plus sérieuse, plus adulte. Il faut dire que la série (inspirée d’un manga lui-même inspiré d’un manga) emprunte les éléments les plus sombres de l’univers d’Osamu Tezuka (le père d’Astro Boy), pour un résultat finalement très proche du Watchmen d’Alan Moore. Ou comment déconstruire les mythes de la culture populaire.

Une histoire de robot et d’évolution, aussi complexe que fascinante, qui plaira aux amateurs d’animés comme aux profanes.

 

The Fabelmans

7. The Fabelmans

Spielberg est toujours aussi fascinant, et il le prouve une nouvelle fois avec cette autobiographie qui laisse la part belle à ceux qui l’ont inspiré : ses parents. Sa mise en scène est, comme à son habitude, précise et limpide. On lui découvre également une sensibilité scénaristique tantôt touchante, tantôt cocasse.

Le dernier plan du film est un condensé de tout cela, intelligent, drôle, mais surtout absolument brillant.

 

Anatomie d’une chute

6. Anatomie d’une chute

Cette année, la Palme d’Or ne déçoit pas et récompense même l’un des meilleurs films français de ces dernières années. Certains ressortiront frustrés devant l’ambiguïté de l’intrigue (et surtout de son dénouement), mais il ne s’agit pas là d’un film policier ou d’un whodunnit. Non, il s’agit ici d’un film qui traite autant de la complexité judiciaire que de la complexité amoureuse. Un tel thème ne peut donc pas faire dans l’absolu, et ça, Justine Triet et toutes ses équipes l’ont bien compris.

 

Scavengers Reign

5. Scavengers Reign

Cette mini-série animée ne ressemble à aucune autre, et c’est justement ce qui la rend si parfaite. Ici, on se débarrasse des stéréotypes et des mondes familiers (n’est-ce pas, James Cameron ?), pour se plonger dans la nature la plus étrange, et la plus étrangère, possible.

On est très vite happé par cette planète qui grouille d’une vie qui fascine autant qu’elle effraie. Le dynamisme naturel du dessin animé se prête à merveille au jeu de la métamorphose et du bouillonnement, au point que, une fois les 12 épisodes terminés, vous ne verrez plus aucune œuvre de science-fiction de la même façon.

 

Past lives

4. Past Lives (VF : Past lives - Nos vies d'avant)

Dans une année moins chargée, cette comédie romantique aurait pu clamer la première place du classement, tant elle est subtile, riche, particulièrement bien écrite, réalisée et jouée. Pour son premier film, Celine Song fait voler en éclat tous les poncifs du genre, sans jamais perdre de vue le cœur de son intrigue, c’est-à-dire ses personnages.

Elle parvient surtout, sans forcer le trait, à générer de l’empathie pour chaque partie du triangle amoureux, une mission qui relève presque du miracle. Pas de triche, pas de manipulation : ici tout est juste et parfait.

 

La zone d'intérêt

3. Zone of Interest (VF : La zone d'intérêt)

Le film ne sort officiellement en France qu’en 2024, mais il me paraît impossible de ne pas le faire figurer dans ce classement, tant il hante mes pensées depuis des mois. Vous n’avez jamais vu un tel film, et c’est peu de le dire. Le concept est simple sur le papier, mais d’une complexité sans nom dans la pratique : comment mettre en scène ce qui existe de l’autre côté de l’horreur (en l’occurrence ici, Auschwitz). La réalisation de Jonathan Glazer ne montre jamais rien, mais laisse tout entendre. Le résultat est glaçant, essentiel et virtuose.

Jamais l’expression « banalisation du Mal » n’avait autant fait froid dans le dos.

 

Perfect Days

2. Perfect Days

Parfait, en effet. Wim Wenders rend ici hommage à son maître, Yasujirō Ozu, sans jamais oublier d’être Wim Wenders. La symbiose parfaite, pour qui est sensible à ce cinéma du quotidien et de la poésie. Kōji Yakusho, qui joue le personnage principal, y est bouleversant de simplicité.

Vous l’aurez compris, Perfect Days est le meilleur film de l’année. Il est même possible qu’il change votre façon de voir le monde. Rien que ça.

 

Makanai

1. Maiko-san chi no makanai-san (VF : Makanai : Dans la cuisine des maiko)

Lorsque ma good Lady wife et moi-même avons terminé cette série au début de l’année, ma première pensée a été celle-ci : je suis ravi de vivre dans un monde où une telle œuvre existe. Cette première place dans le classement prouve que je n’ai pas changé d’avis.

Ces 9 épisodes, supervisés par l’immense Hirokazu Kore-eda, vous transportent autant qu’ils vous apaisent. Un véritable petit miracle, aussi subtile et savoureux que les plats qu’il met en scène.

Et si certains puristes auront à redire sur la reconstitution du monde confidentiel des maikos et des geishas, l’essentiel n’est pas dans la véracité mais bien dans les sensations : les odeurs d’un bouillon dashi, les couleurs d’un kimono, un discret sourire au détour d’une porte, tout est fait pour vous faire tomber amoureux de cette vie rêvée.

Et amoureux, vous le serez sans le moindre doute.

 

 

Ces films et séries n’ont pas décroché leur place dans le top 15, mais il serait injuste de ne pas les mentionner. En vrac :

 

. Rendez-vous à Tokyo et Love Life, deux films qui mettent en scène les difficultés de l’amour, et qui parviennent à dire beaucoup de choses en 2h ou moins. Le cinéma japonais possède quelques-uns des scénaristes les plus justes et les plus subtiles du moment ; . Scott Pilgrim prend son envol, réadaptation fun, intelligente et hyper meta de la BD et du film ;

. I’m a Virgo, série surréaliste entre super héros et manifeste social. Fun et vraiment intéressant ;

. The Last of Us, la série blockbuster de l’année, qui a su marquer les esprits par son écriture intelligente et quelques belles surprises ;

. Silo, série discrète d’Apple+ qui suscite la curiosité et donne envie d’en voir plus (malgré quelques révélations sans surprise) ;

. Shin Kamen Rider, ou la folie made in Hideaki Anno (présent dans ce classement tous les ans). Fascinant de le voir plus léger qu’à l’habitude ;

. Still, le documentaire consacré à Michael J. Fox, à son incroyable état d’esprit et à sa façon d’appréhender la vie ;

. Suzume, le dernier dessin animé de Makoto Shinkai. Une belle aventure, pleine de bons sentiments, sur fond de catastrophe écologique ;

. Le garçon et le héron, dernière œuvre de l’immense Hayao Miyazaki, que je m’étais imaginé en film de l’année... ce qu’il n’est malheureusement pas. Si l’animation est toujours aussi incroyablement belle, le rythme est déséquilibré et le message plutôt brouillon.


Enfin, pour ceux qui voudraient aller toujours plus loin, voici la liste de tous les podcasts réalisés en 2023 pour Les 2nds Rôles !

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