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  • Photo du rédacteurThibault Merckel

Pokémon Détective Pikachu : rien de plus qu'une étincelle


Après avoir vu Pokémon Détective Pikachu, une chose me paraît évidente : le slogan de la franchise la plus lucrative du monde ne devrait plus être "Attrapez-les tous" mais bien "Ne vous posez pas trop de questions" (c'est moins accrocheur, j'en conviens). Pourtant je tiens à le préciser, je ne suis absolument pas anti-Pokémon, bien au contraire. J’aime particulièrement me replonger dans les jeux originaux, autant par nostalgie que par plaisir.


Mais il faut bien reconnaître une chose, c’est que l’univers Pokémon demande un véritable acte de foi de la part du joueur : il faut accepter de se livrer à ce qui s’apparente ni plus ni moins à de vulgaires combats de coqs. Certes dans ce cas précis, les coqs en question ont le pouvoir de détruire l’humanité.


Il en va donc de même avec ce premier film live-action (et non japonais) tiré de la célèbre franchise : laissez à l’entrée du cinéma votre esprit de contradiction et votre désir de cohérence. Vous me direz, c’est le cas pour la plupart des blockbusters du monde entier et vous n’auriez pas entièrement tort. L’expérience cinématographique implique de toute façon un certain acte de foi, et une certaine confiance en les talents des cinéastes impliqués. Mais Détective Pikachu pousse le concept un peu plus loin encore ; c’est à la fois sa principale qualité… et son pire défaut.


Pour peu que vous soyez prêts à accepter un monde dans lequel les animaux ne s’appellent plus "animaux", qu’ils ont la capacité d’évoluer de manière drastique et que leur psyché est intimement liée à celle des humains autour d’eux malgré des tendances clairement esclavagistes, alors le film pourra satisfaire vos désirs d’escapade.


Bien sûr, la plus-value de Détective Pikachu, ce sont ses bestioles. Et pour quiconque a un jour joué à Pokémon sur sa vieille Game Boy (c’est mon cas), l’envie de vous y replonger vous prendra à coup sûr. Et quelque part, c’est là la grande victoire du film – et sans doute la plus importante.


Côté défaites, le film souffre d’une intrigue trop peu surprenante et faisant appel à des ficelles scénaristiques bien souvent éculées. Dès que l’on commence à se poser des questions (par exemple, pourquoi le complexe dans lequel sont menées des expériences hautement dangereuses et illégales n’est-il pas mieux protégé contre les Pokémon électriques ?), le film ressort perdant. De toute évidence, cohérence ne sera jamais le maître-mot d’un tel produit, cependant pour que le spectateur accepte de s’immerger dans un monde extraordinaire quel qu’il soit, il faut savoir instaurer un ensemble de règles inaltérables. Le world-building si cher à ces nouvelles générations de blockbusters est un véritable travail de minutie. Là où des franchises telles Mad Max et John Wick parviennent si bien à poser les briques de leur univers respectif sans impacter l’intrigue, Détective Pikachu de son côté pèche par la nécessité d’aller là où le script et son cahier des charges l’incitent à aller.


Pourtant, si vous ne ressortez pas euphorique du film, la perspective d’un second volet ne vous rebutera pas non plus. Et une fois de plus, c’est là la grande force de cette entrée en matière : certaines bases sont posées, et avec un peu d’huile de coude, il pourrait bien y avoir du potentiel derrière ces Rondoudou, ces Carapuce et ces Psykokwak. 


La prochaine fois, il faudrait simplement éviter d’avoir 5 scénaristes dans les crédits… A moins que l’ambition de Legendary et Warner soit finalement de tous les attraper.

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